Marjo

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Marjolène Morin 
Aussi connue sous Marjo  
Naissance 1953   
Carrière professionnelle Depuis 1976   

Marjo a la couenne dure selon l'expression consacrée. Celle qu'on a connue comme figure de proue du groupe Corbeau de 1978 à 1984, puis en tant qu'artiste soliste depuis maintenant plus de deux décennies, a vu sa carrière menacée par un bête accident de scène en 2007. Affrontant l'adversité, la revoilà qui amorce une autre étape de sa carrière avec non pas un mais deux albums où elle partage le micro avec ses hommes. Les diverses provenances de ses invités donnent alors à son répertoire une amplitude inattendue. Mais voyons d'abord tout le cheminement parcouru.

Encore enfant, Marjolène Morin adore chanter, surtout pour son père qui est son premier fan. Ce n'est pourtant que dans la vingtaine, alors qu'elle partage son temps entre divers métiers dont ceux de secrétaire, de photographe et de styliste, que se présentent pour elle les premières occasions de se produire sur scène. On peut alors la voir et l'entendre dans les spectacles Tout chaud, tout show et L'île en ville, produits par François Guy au milieu des années soixante-dix. Ce n'est toutefois qu'en 1979 que son nom et son image s'imposent du côté du rock québécois, au moment où elle se joint au groupe Corbeau au sein duquel elle occupe bientôt une place prépondérante, dans la foulée du départ du fondateur et chanteur Pierre Harel.

Le groupe devient une des attractions majeures et le demeurera jusqu'à sa dissolution cinq ans plus tard. Marjolène participe à quelques projets extérieurs, en parallèle à sa fonction au sein du groupe. On la retrouve au générique du film La femme de l'hôtel de la réalisatrice Léa Pool, où elle interprète la chanson "Touch Me". Fin 1984, elle est aussi du collectif qui grave "Les yeux de la faim", projet destiné à lever des fonds pour contrer la famine qui frappe alors l'Éthiopie.

Après quelques mois de transition, pendant lesquels elle devient une habituée de la scène blues, notamment au Bistro à Jojo, à Montréal, Marjo et son complice le guitariste Jean Millaire, ex-Corbeau lui aussi, s'attellent à la confection d'un premier album en solo. "Celle qui va" s'impose dès sa sortie avec "Chats sauvages", puis "Impoésie" et "Doux". Le disque atteint des chiffres record (plus de 250 000 ventes incluant sa sortie en France sous le titre "Amoureuse") et lui vaut les Félix de l'Album rock et de l'Interprète féminine de l'année au Gala de l'ADISQ 1987. Ses prestations enlevées sont également marquées d'un trophée à titre de Spectacle rock de l'année.

À l'été 1988, elle enregistre en duo avec Gerry Boulet, qui met une dernière main à l'enregistrement de son deuxième disque solo, la chanson "Les yeux du coeur". Ce sera une des pièces les plus appréciées de l'album et un futur classique québécois de la décennie. Marjolène est alors en pleine phase d'écriture et son nouvel album "Tant qu'il y aura des enfants" paraît au printemps 1990. Nouveau succès de ventes, impact médiatique indiscutable, et de nouveaux refrains que tout le monde fredonne: "À bout de ciel", "Provocante", "Ailleurs" une mélodie déjà appréciée du temps de Corbeau, "Je sais, je sais", "Y'a des matins"... La première chanson se verra dotée de deux statuettes lors du gala de l'ADISQ, à titre de Chanson populaire de l'année et pour le Meilleur vidéoclip, celui-ci réalisé par Lyne Charlebois, tandis que l'album et le spectacle sont aussi couronnés à la remise des Félix 1991.

Marjo peut alors se permettre d'alterner entre des périodes intenses de tournées et le loisir de prendre du temps pour soi. Il s'écoule à nouveau quatre ans avant la parution de "Bohémienne" qui montre aussi le côté tendre de la rockeuse avec la magnifique "S'il fallait".

Mais la piqûre du blues l'amène bientôt à prendre un tournant imprévu. Avec le concours de son compagnon d'alors et grand fervent de blues devant l'éternel, Jean Millaire, elle répète un nouveau répertoire où elle s'adonne aux airs indémodables de Bessie Smith et Billie Holiday, mais aussi de Charlie Musselwhite ou de Leroy Carr, en passant par certains titres de Chuck Berry. La tournée Marjo chante le Blues qui fait escale entre autres au Festival de Jazz de Montréal, au Festival de Blues de Mont-Tremblant et à l'Agora de Québec, est suivie de l'album "Bootleg Blues" qui, comme son nom l'indique, est fait à la manière d'une captation spontanée, sans retouches, de façon à préserver l'essence de la prestation live, en l'occurrence celle du Vieux-Clocher, à Sherbrooke, un soir de novembre 1997.

Au tournant du siècle, une nouvelle pause qui l'amène dans le décor bucolique de la région de Charlevoix lui permet de se ressourcer et, quant le goût lui revient de reprendre le collier, de replonger dans l'écriture de chansons. Celles-ci prennent forme et couleur pour aboutir à l'album "Turquoise", en novembre 2005. La voix de l'artiste y atteint une sérénité et une maturité nouvelle, couleur de l'eau qui passe et régénère. À l'occasion de la Fête nationale du Québec, au soir du 23 juin, Marjo en plus de participer à la grande rencontre annuelle, retrouve ses anciens confrères de Corbeau dont Pierre Harel, qui s'y produisent également sous le nom de Corbach.

La tournée Turquoise, entreprise au printemps 2006 est pourtant marquée d'une embûche de taille: s'étant trop approchée du rebord de la scène, elle perd pied, se blesse et doit entreprendre une longue convalescence et un processus de réapprentissage pour recouvrer l'usage de ses membres inférieurs. C'est pendant cette période que naît l'idée d'un spectacle et d'un disque où la charge de la performance sera partagée avec d'autres artistes.

Au fil des collaborations envisagées, un concept émerge: la plupart des noms qui se dégagent étant ceux d'artistes masculins, pourquoi ne pas en faire le thème du projet? C'est ainsi que prennent forme "Marjo et ses hommes Volume 1" et "Marjo et ses hommes Volume 2" parus à deux mois d'intervalle, fin 2009-début 2010. Le premier volume a des couleurs plus rock, avec la complicité de Martin Deschamps, Jonas, Les Respectables etc. tandis que le côté plus sensible de l'artiste et certaines de ses préoccupations sont mises en valeur avec le concours de Gregory Charles, Richard Séguin, Daniel Lavoie et Gilles Vigneault, entre autres.

Les prestations télévisées entourant les sorties des albums, montrent une Marjo rajeunie très en forme, qui rock comme jamais, avec une maturité rayonnante.

On peut visiter le site officiel de Marjo.