Morse Code

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Parcours

Notes biographiques
Aussi connus sous Les Maîtres, Morse Code Transmission  
Membres de la formation Daniel Lemay, Raymond Roy, Christian Simard, Michel Vallée
Carrière professionnelle 1968-1978, 1982-1984, 1987-1990, 1995   

Bien que sous une forme assez différente, le groupe qui sera un jour connu sous le nom de Morse Code vit ses balbutiements au moment où le jeune claviériste Christian Simard se joignait à un groupe du nom des Maîtres, à la fin des années soixante. Cette formation compte alors parmi les derniers ensembles à se produire dans le circuit des salles de danse qui avait fait les beaux jours de la vague yé-yé et dont la performance se transformait peu à peu en un rock cérémonial, sous l'influence des Deep Purple, Guess Who et autres Led Zeppelin. Cette époque charnière voit aussi l'émergence d'un nouveau courant musical au Québec, aux confins de la chanson dite à texte et des nouvelles sonorités britanniques. Les Maîtres s'inscrivent à leur façon dans le sillage des Pagliaro, Charlebois, Jacques Michel, etc.

Après avoir eu l'opportunité de graver quelques-unes de leurs créations sur 45 tours, les quatre musiciens aspirent désormais à rejoindre le peloton rock et choisissent la langue anglaise au moment de graver un premier album. Du même coup, ils changent leur dénomination pour un nom à l'avenant et deviennent Morse Code Transmission. Ce premier 33 tours, paru en 1971, dénote une grande maîtrise de leur approche musicale. Les musiciens s'y adonnent avec une aisance évidente à des exercices aussi divers que le hard rock, le blues, le rock progressif, la chanson gospel "Oh Lord" ou encore une fantaisie à la façon cajun "Hunting & Laughing". Sans battre de records, "Morse Code Transmission" constitue une bonne carte de visite et RCA se surprend à voir en ses poulains de nouveaux Guess Who, groupe canadien dont le succès dépasse déjà les frontières du pays.

Cette entrée en matière sera suivie d'un tournant marqué vers les longues improvisations et, comme on peut le deviner, les ventes de leur second microsillon souffrent de ce changement de cap. La maison RCA retire ses billes et leur contrat n'est pas renouvelé. Le quatuor qui a déjà accompagné différents artistes pop en tournée ou en studio reprend du service avec une des vedettes du temps, animateur depuis 1971 de l'émission hebdomadaire Jeunesse (anciennement Jeunesse d'aujourd'hui), Jacques Salvail.

Au terme d'une tournée de plusieurs mois à la grandeur du Québec en compagnie de Salvail, les musiciens retournent en studio et autoproduisent un nouveau 45 tours avec deux titres en français: "Demain tout va changer" et "Prends ton temps", à l'automne 1974. Le nom du groupe est raccourci et Morse Code renoue avec le succès, amorçant ainsi une seconde carrière basée sur l'appréciation musicale davantage que sur les effets de modes. C'est à ce moment que le guitariste et flûtiste Daniel Lemay rejoint ceux qui seront ses confrères pour la partie la plus remarquée de l'histoire du groupe.

La maison de disques Capitol qui a renoué avec le succès sur la scène locale depuis quelques mois (Beau Dommage, Maneige, Raôul Duguay) s'intéresse de près à la formation. Trois albums seront proposés aux mélomanes en autant d'années: "La marche des hommes" (1975), "Procréation" (1976) et "Je suis le temps" (1977). Bien que le ton général soit aux envolées progressives (sur les pas de chefs de file tels King Crimson, Ekseption, Yes, Genesis ou le groupe français Ange), Morse Code réussit le pari d'attirer l'oreille des fans de rythmes disco avec la pièce instrumentale "Cocktail" qui tourne beaucoup sur les ondes radio.

Le milieu des années 1970 marque un sommet indéniable pour le groupe et pour son style musical à la fois énergique et recherché. Morse Code partage la scène avec les groupes les plus réputés, tels Octobre, Maneige ou même Harmonium. Des thèmes ambitieux comme la vie et la mort ou le passage du temps se prêtent tout à fait aux improvisations et explorations sonores de Christian Simard et de ses compères. Si le claviériste occupe de plus en plus le rôle de compositeur attitré, les textes sont la plupart du temps confiés à des collaborateurs extérieurs au groupe: Chantal Dussault, Jean Robitaille, Pierre Laberge.

Une tournée d'une envergure inégalée fait suite à la parution de "Procréation". Morse Code foule le sol québécois et celui des deux provinces limitrophes pendant plusieurs mois. Pyrotechnie, jeux de lumières, costumes, donnent à leurs prestations des allures de "Cérémonie de minuit"!

Pour l'enregistrement de leur troisième album chez Capitol, la maison de disques prend les grands moyens: enregistrement au studio Rockfield, Pays de Galles, avec Ted Sharp (ingénieur du son de Queen), mastérisé à Abbey Road par Chris Blair, collaborateur entre autres de Supertramp et de Alan Parsons. "Je suis le temps" connaît un succès appréciable avec 30 000 copies vendues, mais les salles où jouer se font plus rares et le groupe ferme les livres en mars 1978.

Après une éclipse de quelques années au cours de laquelle les musiciens s'adonnent à divers projets parallèles (Alter Ego, Chris Gorman), Roy, Lemay et Vallée s'adjoignent le claviériste Marc Maheux et reprennent le nom de Morse Code. Quelques changements de personnel permettent de maintenir le groupe actif jusqu'en 1984. L'album anglophone "Code Breaker" est suivi d'une tournée avec Asia mais l'absence de Simard déroute le public. Ce n'est que trois ans plus tard, que Christian Simard, son frère Gilles et deux autres Morse Code de la première heure, soit Daniel Lemay et Michel Vallée, ravivent le nom du groupe jusqu'en 1990.

Après une nouvelle parenthèse, les quatre se réunissent et cooptent un deuxième claviériste en la personne de Marc Laperle. La nouvelle équipe grave alors l'album "... d'un autre monde" un disque autoproduit qui demeure leur plus récente contribution. À l'hiver 2007, les disques ProgQuébec rééditent les trois albums Capitol qui redeviennent ainsi accessibles à une nouvelle génération, trois décennies après leur parution sur vinyle.

Le groupe est constitué de:

  • Daniel Lemay: guitares, flûte traversière, voix (à partir de 1975)

  • Raymond Roy: batterie, triangle, bongos, timbales, cloches chinoises, gong (jusqu'en 1983)

  • Christian Simard: piano, claviers, clavinet, mellotron, synthétiseurs, orgue B-3, carillon, lyre, voix

  • Michel Vallée: basse, voix

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

  • Yves Boisvert: batterie (1983-1984)

  • Jocelyn Julien: guitares, voix (1968-1974)

  • Marc Laperle: orgue B-3, claviers, voix (1995)

  • Marc Leach: claviers (1983-1984)

  • Marc Maheu: claviers (1982-1983)

  • Gilles Simard: batterie, percussions (1987-1990, 1995)

  • Bernard Tapin: guitares (1974)

On peut visiter le site officiel de Morse Code.