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L'aventure musicale du cinéma québécois

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

2 octobre 2006 (QIM) – Les mélomanes et les cinéphiles de la région de Québec étaient conviés à une belle aventure musicale, jeudi soir dernier au Théâtre Capitole. Espace Musique, la radio musicale de Radio-Canada, proposait une soirée dédiée à quelques-unes des plus belles trames sonores du cinéma québécois. Comme nous le précisera l'animateur de la soirée, François Dompierre, le choix s'est fait parmi les musiques qui se prêtaient le mieux à un arrangement symphonique.

Pour débuter la soirée, il a choisi d'interpréter de deux de ses compositions pour le film Les portes tournantes de Francis Mankiewicz, la première seul au piano et la suivante en dirigeant les 70 musiciens de l'Orchestre symphonique de Québec. Il reviendra nous entretenir, entre chaque bloc musical, de la genèse de certaines des oeuvres présentées.

C'est à Gilles Bellemare, bien connu du milieu musical pour avoir notamment assumé les destinées de l'Orchestre symphonique de Trois-Rivières de 1978 à 2005, que reviendra la direction de l'orchestre, pour le reste de la soirée. Au programme des musiques de François Cousineau pour L'initiation, de Stéphane Venne (Les mâles, Les Plouffe), Jean Cousineau (Mon oncle Antoine), Michel Cusson ("Séraphin, un homme et son péché"), Richard Grégoire (Being At Home With Claude, Pouvoir intime), Lewis Furey (Opération beurre de pinottes), Germain Gauthier (La guerre des tuques), Michel Rivard (Bach et Bottine), Guy Trépanier et Normand Dubé (La grenouille et la baleine), Jean-Marie Benoit (La grande séduction), John Corrigliano (Le violon rouge) et bien sûr François Dompierre (Mario, "L'odyssée d'Alice Tremblay").

Dans un volet plus classique la soprano Monique Pagé et la mezzo-soprano Noëlla Huet viendront nous interpréter deux extraits du "Stabat Mater" de Pergolèse. Ces pièces un peu austères s'intégraient mal à l'ensemble du répertoire retenu, beaucoup plus léger et éclectique. Pour sa part, la juxtaposition du célèbre adagio extrait de "L'automne" de Glazounov avec "Pays d'en haut" de Michel Cusson se sera révélée très intéressante. La première pièce ayant servi pendant 14 ans, de générique d'ouverture à un de nos plus célèbres téléromans, Un homme et son péché et l'autre à la trame sonore du film, les deux oeuvres étant inspirées de l'oeuvre originale de Claude-Henri Grignon.

Si certaines des pièces retenues ont donné lieu à de très belles interprétations, telles "Il était une fois des gens heureux", "Dans la main d'un magicien", "La grande séduction", d'autres souffraient d'une orchestration un peu trop lourde. On ne peut que déplorer le choix de diffuser le concert par haut-parleurs, ce qui enlevait beaucoup à la qualité du son et nuisait à l'équilibre de l'ensemble, notamment lors des passages parfois trop bruyants des cuivres.

Ce que je retiendrai de cette soirée est la splendide interprétation par Darren Lowe de la "Chaconne" tiré du film "Le violon rouge" de François Girard. Cette oeuvre de John Corrigliano, fort exigeante pour le soliste, aura permis au premier violon de l'Orchestre symphonique de Québec de se mettre pleinement en valeur. Sa prestation valait à elle seule largement le déplacement. Ce concert se présentait comme un complément à l'exposition L'aventure cinéma, présentée au Musée de la civilisation jusqu'en septembre 2007. Une belle invitation à découvrir ou re-découvrir la richesse de notre septième art.