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Bains de foule et découvertes au Salon du livre de Québec

Un commentaire de Richard Baillargeon

21 avril 2007 (QIM) – Des milliers de lecteurs et futurs lecteurs, surtout des lectrices semble-t-il, et plusieurs centaines d'auteurs des deux sexes ont foulé le parquet du Centre des Congrès de Québec du 11 au 15 avril dernier. Si on ne parle pas de records absolus, on évoque une année exceptionnelle à tous les niveaux. Les Québécois se remettraient-ils à la lecture après une décennie d'obsession pour l'écran? Je ne parle pas ici de l'écran télé qui est de plus en plus visionné en différé, ni des écrans de cinéma malgré leur fragile recrudescence des dernières années, mais plutôt du IOPE (incontournable omniprésent petit écran) ou du TTPE (très tout petit écran) du monde virtuel.

On peut supposer qu'il s'agit d'un phénomène générationnel, de l'attrait de la nouveauté ou d'un substitut pratique. Soit, mais lorsqu'on veut passer aux choses sérieuses, à ce qui importe dans la vie, qu'il s'agisse de contrats, d'étude approfondie ou simplement de détente, tous ont éventuellement recours à cet accessoire essentiel qu'est l'imprimante! La technologie peut bien permettre des raccourcis, sauver du temps; il n'en demeure pas moins que le livre ou son cousin le périodique demeurent l'ultime refuge lorsque vient le temps de s'isoler du monde, de se débrancher, se plonger littéralement dans un autre univers. Existe-t-il, existera-t-il un jour objet plus interactif que le livre? C'est sans doute ce qui explique un certain retour à la lecture dans sa forme la plus épurée: deux yeux, des pages, un peu de lumière et vous voilà parti pour un monde fictif, un voyage dans le temps ou encore une plongée au coeur d'un dossier complexe.

Une autre dimension de l'événement capital que sont devenus les divers Salons du livre, consiste en la présence des auteurs et les divers panels, débats publics et autres présentations. Le SILQ (puisque que sa dimension internationale est devenue évidente) affiche pour sa part un feu roulant sur quatre espaces répartis littéralement aux quatre coins du site: la Scène Médias d'où sont radiodiffusées plusieurs émissions, le Café rencontre BD, les Rendez-vous littéraires et l'Espace jeunesse où l'on peut croiser divers personnages, au gré des jours.

En ce qui concerne le volet musical, l'endroit de prédilection était sans contredit les Rendez-vous littéraires où l'on note parmi les invités, outre Stéphane Venne dont nous avons déjà parlé dans une précédente manchette, les brefs passages de Pierre Gagnon (C'est la faute à Bono), l'auteur Fredric Gary Comeau (Naufrages) également auteur-compositeur-interprète comme on le sait, Lili Maxime qui boucle sa trilogie louisianaise avec Un dernier Mardi gras et le professeur Scientifix (qui a déjà publié un tome sur la musique). D'autres sujets ont aussi attiré mon attention, tels L'histoire de Québec en cartes postales, la table ronde Peut-on encore empêcher la destruction de la planète avec Hubert Reeves, Hervé Kempf et Claude Villeneuve, l'émission Cause toujours avec Monique Giroux, le débat sur Tintin, l'influence d'un personnage mythique avec François Miville-Deschênes, Yves Rodier, Régis Loisel et Michel Labrie. Enfin il ne faudrait pas oublier les prestations d'artistes comme le multi-instrumentiste Fred Lebrasseur ou encore les Petits chanteurs de Charlesbourg.

L'année 2007 en est une d'anniversaires dans le monde du livre. Outre le centième de la naissance d'Hergé (d'où le clin d'oeil à l'univers de Tintin), on y souligne les 15 ans de la Souris Bouquine, le 20e Festival de la BD francophone de Québec, le 30e anniversaire de l'Union des écrivaines et écrivains québécois (UNEQ), les 70 ans des Éditions Fides (lesquelles ont publié les premiers écrits de Louis Hémon, Yves Thériault, Félix Leclerc et Germaine Guèvremont) et 30 années de publication pour la revue Livre d'ici, laquelle consacre justement son numéro d'avril au Salon du livre de Québec.