27 janvier 2009 (QIM) – Le rock progressif a connu un appréciable regain au niveau international depuis les années 90, des gens comme Dream Theater et Porcupine Tree faisant salle comble lors de leurs passages en nos murs. Normal, direz-vous: le Québec n'a-il pas été la porte d'entrée et la meilleure terre d'accueil pour ce genre musical sur le continent? Et ce, dès les premières années de la décennie 70 ou même plus tôt!
Mais qui dit prog ne dit pas seulement un style où excellent les Britanniques, les Allemands (dont les tenants de la Kosmische Musik) ou les Italiens (récente tournée triomphale de P.F.M.). Les musiciens québécois ont fait preuve de dispositions innées pour cette musique et ses nombreuses ramifications « qui font fi de toutes les conventions établies et normatives de la musique populaire de masse... » et dont la source remonte minimalement à 1967 (un coup d'oeil à l'article The 40 essential albums of 1967 que publiait la revue Rolling Stone dans son édition anniversaire de juillet 2007 est à cet égard tout à fait de mise), qui a suscité de nombreuses vocations chez nous.
La maison Disques Gala, en collaboration avec les gens de ProgQuébec, vient de lancer le double coffret "L'ultime rock progressif du Québec" qui est à la fois un rappel du formidable fourmillement qui a animé les Contraction, Conventum, Maneige, Morse Code, Pollen, Sloche et autres Ungava, et aussi l'occasion de constater que certains de ces musiciens sont toujours actifs.
Selon l'approche citée plus haut, l'épopée musicale progressive à la québécoise inclut des explorations procédant de sources jazz, funk ou folk aussi bien que des musiques de chambre, symphoniques, électro-acoustiques et du monde. On retrouve donc aussi bien à cette enseigne des pièces choisies de Dionne-Brégent, de l'Infonie, Charles Kaczynski, Octobre, Toubabou, le Ville Émard Blues Band ou un extrait de la "Messe des Morts" du groupe Offenbach.
La plupart des pièces sélectionnées ont vu le jour entre 1969 ("L'âge d'or" de Dionysos) et 1979 (année où parurent le premier album solo de Jacques Tom Rivest de même que l'étonnant "Des lacs, des rivières, des ruisseaux" par l'Orchestre Sympathique) et le contenu, majoritairement instrumental, constitue à la fois un indispensable survol de la production prog de chez-nous et une excellente initiation pour ceux qui n'ont pas vécu cette époque embuée et enivrante.
L'absence de chefs-d'oeuvre comme "Histoire sans paroles" d'Harmonium ou l'extrapolation inspirée de Dominique Tremblay sur "Un Canadien errant" plaide toutefois en faveur d'un deuxième volet!