Une collaboration de Nancy Therrien
Éric Auclair et Karen Young
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Karen Young
12 mai 2009 (QIM) – Le Palais Montcalm recevait, le 8 mai dernier, à son Café spectacle, la dame québécoise du jazz Karen Young, accompagnée du virtuose de la contrebasse Éric Auclair, pour présenter leur récent disque "Electro-Beatniks".
Sombrement vêtue d'un pantalon et chemisier noir orné d'un collier argenté, Karen se présente sur scène avec son comparse Éric Auclair, initiateur de ce projet musical où poésie-jazz-électro ne font qu'un. La soirée s'annonce chaleureuse et empreinte d'émotions, malgré la froideur d'un simple rideau noir en toile de fond, en guise de décor.
Présentations faites, Karen entame la soirée avec "Children At Play", hommage à la grand-mère qu'elle est devenue. Dernière note à peine achevée, délicatement mais sûrement, la versatile chanteuse, contrariée par de légers problèmes de sons, demande quelques petits ajustements. Auclair se permet alors un commentaire sur le ton de l'humour: Karen Young est aussi exigeante pour le son qu'un sommelier l'est pour le vin! Visiblement contrariée par l'arrimage sonore, de seconds ajustements sont de nouveau demandés par Mme Young, ce qui a contribué à créer un certain malaise. Car pour que les accros du détail comme moi, à qui tout saute aux yeux (ou aux oreilles), la remarque de l'artiste s'est transposée à mes oreilles qui ont focalisé davantage sur les aspects techniques que sur la voix exceptionnelle de la chanteuse aux beautés spirituelles si envoûtantes, pour le reste des 50 minutes qu'a duré la première partie.
En seconde moitié, chaleureusement, le duo Young-Auclair nous interprétera l'une des pièces fétiches de la chanteuse: "Lucky Lucky" de Richard Desjardins. Un magnifique moment de complicité entre les deux comparses certes, mais une grande tendresse réciproquement ressentie par l'auditoire. Karen Young enchaîne les interprétations des poésies retrouvées en lien avec son engagement social citoyen, présenté à la fois avec tendresse et fouge. L'intemporelle aux propos idéalistes devant tant d'injustice en compagnie de son envoûtant contrebassiste ont ravi l'auditoire avec "Last Laugh", donnant vocalement du moitié-chanté et moitié-récité pour Karen et un solo musicalement et visuellement intimiste pour Éric à la contrebasse. Ce fût LE moment magique de cette soirée.
La rencontre des deux univers musicaux transporte Young dans une dimension qu'elle commence à apprivoiser pour cette présente tournée. Alors qu'elle se concentre habituellement sur sa seule voix, elle doit ici actionner quelques boutons pour compléter la performance du multi instrumentiste. Opération réussie. Tout se fait dans le bonheur...
La véritable fusion des genres qui a donné naissance à "Electro-Beatniks", car Auclair a véritablement emporté Young avec lui dans cette aventure d'exploration d'ambiances musicales électro. Cela donne le ton à la série de spectacles de ces deux amants de la musique. Les dates sont disponibles en ligne.