Une collaboration de Gisèle Bellerose
Pierre Lapointe – photo: John Londono
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Elle était très Sela
27 janvier 2010 (QIM) – Avant de vous partager mes impressions personnelles, commençons par les données factuelles. Pierre Lapointe était de passage au Grand Théâtre de Québec, les 15 et 16 janvier dernier. J'ai assisté à la seconde représentation devant un parterre à peine rempli à 50% et composé surtout d'admirateurs et d'admiratrices relativement jeunes et d'autres moins, mais souvent accompagnés de plus jeunes.
Sous une salve d'applaudissements, le protagoniste, tout de noir fringué, fait son entrée sur scène en compagnie de six musiciens. Le show démarre avec "Ces étranges lueurs", très belle chanson mais dont les paroles furent carrément enterrées par une sonorité mal calibrée. Cette production à caractère plus intimiste, se veut l'occasion de présenter les chansons composant le troisième opus lapointien "Sentiments humains", en plus de revisiter les succès de ses deux albums précédents.
Se sont donc succédées notamment, dans l'ordre ou dans le désordre "Nous restions là", "Au 27-100 rue des Partances", "Les lignes de ma main", "Les sentiments humains", "Comme si c'était hier" et "Je reviendrai" en hommage à la mémoire de Lhasa de Sela, artiste canado-mexicaine, décédée récemment à l'âge de 36 ans. J'aime beaucoup les mélodies poétiques et empreintes d'émotions variées de Lapointe mais là où la sauce se gâte, c'est lorsqu'il décide d'ouvrir la bouche et de tenir des propos inaudibles pour l'assistance, ou encore de faire des blagues d'un goût douteux. Ses fans sont en droit de s'attendre à un peu plus de classe. De plus, son attitude hautaine frôlant l'arrogance, qu'on aurait crue un souvenir lointain, fait qu'il nous laisse peu entrevoir, encore en 2010, sa sensibilité et son humanisme. Un brin de modestie nous le rendrait certainement plus attachant.
Selon moi, les meilleurs moments de cette prestation furent, sans contredit, les trois rappels de fin de soirée alors que les musiciens avaient quitté la scène et que l'auteur-compositeur-interprète s'est dirigé au piano et nous a offert "Au bar des suicidés", "La reine Émilie" et "Dans la forêt des mal-aimés". Ce fut un moment particulièrement touchant. J'aimerais aussi souligner l'excellent travail des éclairagistes qui ont su enrober la salle par des jeux de lumières très animés et fort intéressants.