Un commentaire de Richard Baillargeon
30 juin 2009 (QIM) – Mais non! C'est une blague... Les affinités entre cette musique qui a marqué le XXe siècle et la métropole québécoise remontent à beaucoup plus loin, vous l'aurez deviné! Il faut dire que les lois américaines prohibant l'alcool dans les lieux publics ont favorisé l'exil de nombreux musiciens qui préféraient exercer leurs talents dans les pays voisins. Des villes comme Montréal et La Havane profitèrent de ces déplacements massifs... et pas seulement au rayon musical! Une chanson datant de 1928, publiée chez Irving Berlin Inc n'avait-elle pas pour titre "Hello Montreal" (Goodbye Broadway).
Ceci dit, après la fin de cette grande noirceur américaine qui dura de 1918 à 1933, puis à la suite du grand ménage effectué par Jean Drapeau et Pax Plante, au début des années 50, et finalement le grand décloisonnement qui accompagna l'Expo 67, il était évident que les meilleurs jours des "Nuits de Montréal" étaient du passé.
C'est donc après plus d'une décennie de vaches maigres côté jazz qu'une équipe de jeunes mélomanes vaguement idéalistes mais d'une passion à toute épreuve décidait de mettre en oeuvre une grande fête de la musique: le Festival international de jazz de Montréal. Pour leur première édition, André Ménard, Alain Simard et leurs coéquipiers s'assurent la présence du légendaire Ray Charles à la Place des Nations, sur le site de Terre des Hommes, le 2 juillet 1980.
Au fil des ans, de grandes vedettes deviendront des habitués du Festival, quel que soit leur créneau à l'intérieur de la grande famille jazz: traditionnel, free, fusion, latin, crooner. Qu'il suffise de mentionner les Pat Metheny, Oliver Jones, Oscar Peterson, Uzeb, Stéphane Grappelli, Tony Bennett, Dave Brubeck, Vic Vogel, Dee Dee Bridgewater, pour n'en nommer que quelques-uns. D'autres assureront par leur rare présence une aura toute spéciale au FIJM: Miles Davis, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie, Cab Calloway, le tandem Ginette Reno-Michel Legrand, entre autres.
Au fil des ans, le Festival s'ouvre bientôt à d'autres formes d'expression qui, pour s'éloigner quelque peu du jazz, n'en sont pas moins appréciées des connaisseurs. On accueille ainsi de dignes représentants du nuevo tango: Astor Piazzolla, du tex-mex: Los Lobos, du funk: James Brown, de la salsa: Celia Cruz, du blues: B.B.King, Buddy Guy, du mambo: Ima Sumac, du són: Compay Secundo, voire une fête aux musiciens du Cirque du Soleil.
Pour sa 30e édition, le Festival international de jazz de Montréal accueillera 400 artistes ou groupes différents, du 30 juin au 12 juillet 2009, notamment Stevie Wonder qui se produira en plein air lors de la soirée d'ouverture, Jeff Beck, Lila Downs, Irma Thomas, les Primitifs du Futur et, pour les nostalgiques des années 70, les as du disco/funk Kool and the Gang. Parmi les invités du côté québécois mentionnons Susie Arioli, Ranee Lee, Marianne Trudel, Guy Bélanger, Dawn Tyler Watson et Paul Deslauriers, Lynda Thalie, Guy Nadon de même que la violoniste Angèle Dubeau et son "Philip Glass - Portrait". Un appel à tous est même lancé pour la durée de cet événement anniversaire, pour la cueillette de photos-souvenirs que vous auriez prises à l'occasion des Festivals précédents.