Nom véritable | Nancy Dumais |
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Aussi connue sous | -- |
Naissance | 1964 |
Carrière professionnelle | Derpuis 1994 |
Avec trois albums chez les disquaires, Nancy Dumais s'est taillée une place bien à elle dans le décor de la nouvelle chanson pop québécoise, celle de la génération qui s'est imposée au tournant du siècle, entre les sonorités exotiques du world beat et de la techno, chanson marquée essentiellement par un retour aux guitares et aux voix sans artifices. Originaire de Mistassini, au nord de ce qu'il est convenu d'appeler le pays bleu, celle qui apparaît si espiègle et enjouée sur scène se dit timide depuis l'enfance.
Une timidité qu'elle mettra d'ailleurs une trentaine d'années à résoudre. Toute jeune, elle écoute des disques country, du folk et ce rock qui domine les ondes au cours des années 70. À la radio les voix de Nanette Workman ou des deux Diane (Dufresne et Tell) l'impressionnent mais l'adolescente ne se doute pas qu'elle se retrouvera un jour sur scène à dompter les foules. Elle quitte finalement la région pour se rendre dans la grouillante métropole au milieu des années 80. Au Cégep, elle étudie en arts plastiques, puis en graphisme sans donner suite à ces options. Elle songe un temps à s'impliquer comme travailleuse de rue, auprès de ceux qui sont malmenés par la vie. C'est finalement l'appel de la scène et de la chanson qui sera le plus fort, ce qui ne l'empêche aucunement de garder l'oeil ouvert sur le monde, son inconséquence et ses aberrations.
Mais revenons au début de son parcours. En 1992 elle participe, dans sa ville natale, au Festival du Bleuet où elle interprète des titres d'Offenbach et de Laurence Jalbert. Révélation et découverte! Si aucun prix ne vient souligner l'événement, l'expérience de la scène est en soi toute une récompense. Une chanteuse, et une future auteure de chansons est née. Deux ans plus tard, en collaboration avec le guitariste Martin Bachand, elle commencera à écrire ses propres chansons. Après avoir présenté des démos à diverses maisons de disques, ils reçoivent une réponse positive de Polygram. Celle-ci en est à recruter de nouveaux artistes pour le marché local et prend la carrière discographique de Nancy en main.
Un premier album "Parler aux anges" paraît sur étiquette Polydor, au printemps 1997, réalisé par Tino Izzo qui collabore déjà avec Roch Voisine et d'autres artistes tels Matt Laurent. L'album de Nancy connaît des débuts fulgurants: cinq chansons se classent dans les palmarès, dont " Soudés à jamais", "Ton visage", "Parler aux anges" et "Cirque fou". L'artiste est bien reçue tant par le public qui apprécie sa performance que par la critique qui détecte son authenticité et son plaisir d'être sur scène. Car c'est sur les planches qu'elle trouve à s'exprimer pleinement. Quelques jours après la parution de ce premier album, on la retrouve aux côtés des groupes les plus hot de l'heure: Our Lady Peace, the Tea Party, Collective Soul et quelques autres, devant 12 500 personnes, à l'occasion du Edgefest qui se tient à l'Hippodrome de Montréal en juin 1997.
Elle se produit ensuite en première de Kevin Parent, Roch Voisine, Daniel Bélanger puis au Coup de coeur francophone en novembre de la même année. Elle fera encore des levers de rideau pour Alanis Morissette, Éric Lapointe, Moist et Bruno Pelletier au cours des mois à venir. Prenant congé de la scène en 1999, le temps de devenir mère et de s'occuper des premiers pas de son fils, elle y revient moins de deux ans plus tard lorsque paraît son second album "Le nombril", début 2001. L'auteure-compositrice y passe de la ballade introspective ("Il était une Foi", "L'illuminée", "Neige") aux envolées énergisantes que sont "Encore", "Cheers" ou la chanson titre qui reconstitue à sa façon le trajet de l'équipe scientifique du Voyage Fantastique, ce film culte des années 60 où Raquel Welsh et ses acolytes remontaient jusqu'au cerveau d'un corps humain dans un sous-marin miniaturisé!
À peine ce second disque est-il réalisé que déjà elle songe à un troisième album qui aurait des élans un peu country, plus folk en tout cas. Elle compose quelques textes pour d'autres artistes: "Au-delà des mots" pour Luce Dufault, "Feel Happy" qu'interprète Véronic DiCaire, et quelques autres. Elle-même se laisse aller au plaisir de reprendre des refrains qui lui trottent dans la tête comme "Bonheur d'occasion" de Diane Tell ou "Le temps est bon" de Stéphane Venne. Ayant constaté une baisse d'intérêt de la part de l'équipe de la multinationale Universal qui a entre-temps fait l'acquisition de Polygram, Nancy et la direction de l'entreprise mettent fin à leur collaboration d'un commun accord en 2002.
C'est finalement avec la maison Octant Musique, qui voit déjà aux carrières de Claire Pelletier et du groupe Suroît, que la chanteuse prend contact et concocte son troisième album. "Nancy Dumais" paraît à la fin de l'été 2003 et donne un nouveau ton au répertoire de la chanteuse, grâce aux guitares, dobro, mandoline et pedal steel que manie avec aplomb son fidèle complice Bachand. Si les propos intimes sont toujours à l'ordre du jour (il n'est qu'à écouter "L'amour est cruel", "Cette fois" ou la "Chanson pour Émile", dédiée à son jeune fils, pour s'en convaincre), la jeune femme fait résolument contrepoids à l'adversité et "Si le monde est imparfait", elle lui proclame tout simplement "Ma vérité". Musicalement, outre les teintes de road movie qui collent si bien à l'imagerie de la pochette, on retrouve un clin d'oeil folk-rock à la façon des Byrds sur "Je vais" et même une pointe d'énergie punk dans "Le $ de ton amour". Reste à surveiller son passage dans votre région!
On peut visiter le site officiel de Nancy Dumais.
Pour consulter les textes de chansons de cette artiste.